Après avoir entamé puis annulé une tournée dans le Baol, du fait de l'hospitalisation de Serigne Bara Mbacké, Macky Sall fera à partir de ce 29 mai une grande tournée dans la banlieue dakaroise. Il
faut dire que depuis le meeting controversé qu'il a tenu dans cette localité, le leader de l'APR multiplie les offensive secrètes au sein de cette partie de la capitale. Mais il ne sera pas seul dans cette bataille : Karim
Wade, le leader de la Génération du concret n'entend pas lâcher le morceau. Lui qui se dit banlieusard au point de construire une maison sur place. La tournée de Macky Sall vient à quelques semaines du début
de l'hivernage avec les éternels problèmes des inondations. Sall descend également dans la banlieue au moment où l'autoroute à pèage qui traverse une bonne partie de cette zone est en train d'être
ouverte.
Aux mains de l'opposition depuis les dernières élections locales, la banlieue dakaroise est la zone la plus ciblée par le parti au pouvoir qui a compris que son enjeu est capital dans la bataille de 2012.
L'ancien conseiller en communication de Idrissa Seck, reste le dernier franc-tireur solitaire contre le régime de Wade. Depuis cinq ans, Souleymane Jules Diop est le journaliste africain éxilé le plus
célèbre. Seul contre la puissance financière des Wade, il refuse de plier. «Souleymane reste insensible à l'argent. Je ne vous dis pas que ce qu'on ne lui a pas proposé pour
qu'il renonce à son émission », précise un de ses amis. Des enveloppes de plusieurs milliers de dollars aux promesses de paix totale avec Wade et fils, Jules a tout entendu, mais le jeune homme est
resté droit dans ses bottes. Sur la place de Dakar, son opinion est respectée.
«Je ne connais pas un dirigeant qui n'écoute pas son émission ou qui ne lit pas ses chroniques. Il m'a été donné de constater sur un vol d'Air
France en direction de Paris, un puissant ministre du gouvernement écouter dans son Ipod la dernière émission de Jules qu'il a téléchargée sur seneweb », raconte ce chef d'entreprise
proche du pouvoir. Beaucoup de dirigeants s'étonnent en effet des sources, presque jamais démenties par la suite des événements, du journaliste. A part les proches de Karim, une bonne partie des membres du gouvernement
lui vouent un respect total. «Il nous tire dessus, mais je dois vous avouer que les critiques et les informations que nous livrent Souleymane Jules Diop sont très fondées. On dirait que certains
d'entre nous sont en contact avec lui », raconte ce ministre.
Dans la presse, la plupart des journalistes suivent les chroniques et les émissions sonores, même s'ils se gardent désormais de reprendre ses révélations. «Vous savez
Souleymane a des infos croustillantes, mais souvent c'est sensible, il faut avoir des couilles pour le reprendre, parfois c'est pas le cas dans le milieu », dit ce patron de presse. D'autres confrères se posent dès
la fois la question de la véracité de ses propos. «Oui, il est vrai que nous ne pouvons pas vérifier certaines de ces allégations », poursuit notre interlocuteur.
Dans le milieu politique également, ses propos sont respectés. «Je pense que Souleymane Jules Diop est éditorialement engagé. Il défend le peuple, et il le fait mieux qui quiconque d'entre nous »,
indique un leader de l'opposition. Il a rendu une grosse fierté aux bloggueurs sénégalais et africain. «Vous savez les posts de Souleymane sont devenus le blog francophone voir africain,
le plus lu. Je pense qu'il mérite du respect ». En France par exemple, où des bloggueurs comme Loic Le Meur pavoise avec quelques milliers de visiteurs, les pages seneweb de Jules, mobilise mensuellement plus de
100 000 visiteurs uniques. Un vrai succès qui démontre la puissance du média Internet car au délà de la technologie, l'ancien journaliste politique de Walfadjri, a réussi à trouver une
véritable alternative aux médias traditionnels. Il mérite le respect de tous les sénégalais.
Le concert pour la paix, la tolérance et l’entente a vécu. Il a eu pour cadre, avant-hier mercredi, le stade Léopold Sédar Senghor. C’était la dernière étape, à la suite
d’une série de concerts à New York et Washington. Youssou Ndour,Omar Pène, Baba Maal, PBS, Titi, Ma Sané, Abdou Guité Seck, Carlou D, Pape Diouf, Mame Balla, Abou Thioubalo, la Chorale Julien Jouga et
Nourou étaient de la partie.
Après les passages de Ma Sané, Mame Balla et Abdou Guité Seck, Titi est montée sur scène vers 22h, avec sa coiffure à la Rihanna dans « Rude Boy », son séduisant
pantacourt noir et son bustier argenté. Le chaleureux public n’a pu se retenir quand la chanteuse a déclenché sa chanson « Music ». Bessel Bass et Dj Boubs sont montés sur
scène se frottant l’une contre l’autre comme dans les clips vidéos américains.
Loin de connaître le succès de Titi,Pape Diouf accompagné du groupe de danse « Thiou » de Papa Ndiaye, le batteur Bakane Seck et la danseuse Ndèye Gagne Siré, la fille du
comédien Mor Ba, a été accueilli par des huées, mais de courte durée. Huées qui disparurent dès qu’il entonna son mbalax pur et dur avec Banlieue, Sama Yaye, Partira, Thiou Thiouth. Par son
accoutrement, la fille de Mor Bâ, avec ses « dial diali » et ses déhanchements dignes d’une strip-teaseuse, a bien chauffé la foule.
Un documentaire court métrage du périple américain a été diffusé faisant saliver les spectateurs présents qui ne rêvent que d’aller aux Usa.
Changement de sonorités. Vers 23 h, le mythique groupe de Rap Daara-J Family est monté sur scène, commençant avec des sonorités reggae, certainement pour rendre hommage à Bob Marley. Le groupe a
fait un bref exposé de son nouvel opus, « School of life ».
Même s’il est venu comme à son habitude, en se singularisant en proposant sa chanson « Touba » version tektonik qui est un nouveau genre tiré du dance, le chouchou des jeunes filles, Carlou D,
n’a pas été excellent. D’ailleurs, il s’est excusé d’être un peu souffrant, tout en reconnaissant ne pouvoir se permettre de manquer à l’appel, parce qu’ayant
déjà signé un contrat.
Juste après, l’interprète de « Solution », Abou Thioubalo fait irruption en proposant au public un playback acceptable.
Quant au PBS, il était presque au complet avec Awadi, Baay Sooley, Doug E tee, Bouba Kirikou l’interprète du générique de « Kirikou et la Sorcière », dessin animé de
Michel Ocelot.
Toujours dans son élan de révolutionnaire, Awadi qui a snobé Wade dans son dernier album « Présidents d’Afrique », déclare :« j’ai mal quand je vois les
habitants de la banlieue sous les inondations, cette vie plus que chère alors qu’on se permet de mettre des milliards pour édifier un monument ». Aussi, lance-t-il un appel à la révolution à tous
les Sénégalais. Doug E tee surnommé le « King » a été apprécié grâce à son titre « Wadiour ». Avant de dire au revoir aux spectateurs, les deux
anciens compagnons, rassemblés par l’ambassade des Etats Unis à l’occasion de ce concert ont revisité leurs vieux tubes comme Capsi, Boul falé, etc.
Récemment nommé ambassadeur des Nations Unies pour l’entente, « le Roi du yela », Baba Maal, a ravi le public. Le passage du favori des étudiants, Omar Péne, qui a invité
Fata El Presidente sur scène, a été très rythmé.
Youssou Ndour « au Pays des merveilles ! »
À 3h55, c’est l’arrivée tant attendue du « Roi du Mbalax ». Un joyeux You habillé en pull over orange et blanc avec des chaussures assorties, a été accueilli au stade
Léopold Sédar Senghor. Son visage reflétait la joie et en même temps la détermination à continuer son nouveau combat citoyen. D’ailleurs, un groupe de jeunes de la Médina brandissait une
banderole pour marquer son soutien au natif de la Médina. L’artiste n’a pas été indiffèrent à leur égard. You a comblé le public non seulement avec son dernier album « Dakar
Kingston », mais il est aussi revenu sur quelques morceaux phares comme Bamba, Pith Mi...
Le public était déchaîné et on entendait de temps à autre : « Youssou affaire bi Yow Leu ». Histoire de leur rendre la pareille, You rétorquait :« affaire bi
yèène leu. Je ne peux cesser de vous remercier. Vous avez été 1 700 000 personnes à signer la lettre de pétition pour que TFM ait enfin son autorisation ».
La soirée s’est poursuivie avec les percussions de l’incontournable Mbaye Diéye Faye, la danseuse Ndèye Guèye et Pape Moussa qui ont débarqué ensemble, ne se sont pas quittés durant
toute la soirée. Ils ont encore illustré leur talent sur scène, mais ces sorties ne font que grossir les rumeurs sur une probable liaison, qu’ils ont ouvertement niée. D’ailleurs, Ndèye Guèye
en a eu assez de se faire mitrailler par un photographe.
De petits incidents
Avec la vigilance de nombreux agents de la Croix-Rouge et des GMI, les incidents étaient rares. Quelques petits évanouissements, pas trop graves, ont été enregistrés, surtout du côté de la gent
féminine.
Cheikh Tidiane Gadio, initiateur du mouvement politique citoyen « Louy diott diottna » compte, avec l’appui de Bara Tall, patron du groupe Jean Lefebvre et de Serigne Mansour Sy Djamil, tous
initiateurs de mouvement citoyens, engager la bataille de la renaissance démocratique et institutionnelle du pays. L’ex-ministre des affaires étrangères de Wade l’a déclaré hier, jeudi 13 mai, en
visite chez ces derniers.
Le mouvement politique citoyen « Louy Diot diotna » du docteur Cheikh Tidiane Gadio a rendu visite hier, jeudi 13 mai à Bara Tall, patron du groupe Jean Lefebvre lui aussi initiateur d’un autre
mouvement citoyen. Le but de cette visite était de « prendre un contact dans le cadre de la solidarité naturelle qui existe entre les mouvements citoyens dans ce pays, mais aussi pour lui présenter de vive voix
notre mouvement et pour échanger avec lui sur la situation, la conjoncture nationale ». Cheikh Tidiane Gadio de confier : « nous avons eu une longue discussion portant sur toutes les questions importantes de la
vie nationale que ce soit sur les aspects politiques, économique et sur les aspects sociaux ». Il ajoute également qu’ils ont aussi échangé sur les plans de convergence qu’il faut renforcer leurs
mouvements pour qu’ensemble ils puissent contribuer à la renaissance démocratique et institutionnelle du Sénégal. Pour ce qui est des plans de convergences qu’entretiennent déjà les deux
mouvements, Cheikh Tidiane Gadio dira « qu’elles n’avaient pas besoin de se dessiner, elles étaient antérieurs à la décision qu’ils avaient prise à des moments différents.
Quant à Bara Tall, il prend la balle au rebond en déclarant : « nous avons discuté des plans de convergences possibles dans les actions à mener ensemble et sur beaucoup de points nous
avons trouvé une identité de vue ».
Le patron du groupe Jean Lefebvre d’étayer ses propos par cette citation d’Albert Einstein qui disait que « le monde ne sera pas détruit par ceux qui font du mal, mais par ceux qui regarderont
faire ». « Nous avons décidé de ne pas regarder faire », dit-il.
Sur ce plan, il fait part de l’existence d’objectifs globaux à long et moins terme mais aussi des objectifs immédiats. Parce que, poursuit-il, « nous avons décidé en plus de
participer dans l’atteinte de ses objectifs en attendant que mon mouvement soit lancé à Thiès, de voir comment il pourrait y avoir de convergence ponctuelle dans les actions que nous aurons à mener ».
Bara Tall a par ailleurs renseigné que son mouvement a décidé, sur un point précis qui préoccupe la nation, de mener une action : « Il s’agit de cette histoire dont tout le monde parle,
c’est-à-dire les 20 milliards. Nous avons décidé en tant que mouvement citoyen de solliciter d’abord l’adhésion des Sénégalais à travers une pétition, pour dire si oui ou non
ils adhèrent à l’idée de saisir la communauté internationale, aussi bien les partenaires bilatéraux que multilatéraux pour qu’ils nous aident une fois non pas en nous donnant leur argent, mais
en nous rendant notre argent ». il ajoute que « cette pétition a pour but d’aboutir à une plainte qu’ils vont déposer au niveau de ces instances et sur ce point ils ont besoin de
l’expérience de Cheikh Tidiane Gadio au niveau de ses contacts internationaux ».
Auparavant, Cheikh Tidiane Gadio a été chez Serigne Mansour Sy Djamil pour les mêmes raisons.
Ceux qui militent pour un retour en Guinée - et aux affaires - du capitaine Moussa Dadis Camara ne sont pas nombreux. Mais ils essaient de faire jouer leur pouvoir de nuisance pour soutirer des fonds au pays. Par
l'intermédiaire de leur chef.
Les groupuscules que, le 28 avril, Jean-Marie Doré a mis en garde contre toute tentative de prendre en otage les élections du mois de juin se réclament du mouvement « Azaro ». Dirigé par Étienne
Onomo, l’oncle maternel de Moussa Dadis Camara, ledit mouvement milite pour le retour en Guinée de l’ancien chef de la junte. Faute de quoi il menace d’empêcher la tenue de l’élection en Guinée
forestière, la région natale de Dadis. Azaro compte une centaine de membres, jeunes pour la plupart, dont certains ont manifesté contre l’arrivée, le 4 avril, d’une « mission de contact » de
l’Union européenne.
À en croire l’entourage de Sékouba Konaté, l’actuel chef de l’État, Dadis lui-même n’en finit pas de demander de l’argent aux autorités. Plus de 2 millions de dollars lui
auraient ainsi été versés depuis son installation à Ouagadougou. Une manne que le gouvernement le soupçonne d’utiliser pour financer les activités de ses partisans en Guinée forestière.
Et dont, en conséquence, il menace d’interrompre le versement.